Pénis captivus : quand le sexe de l’homme reste coincé
177 vuesIl peut arriver que lors d’un rapport sexuel, le sexe de l’homme reste coincé dans le vagin. Sous nos cieux, le phénomène demeure spectaculaire et est considéré comme une conséquence de l’adultère de la femme. Il s’agit cependant ni plus ni moins d’un accident sexuel de survenu brutal.
L’impossibilité pour un homme de se retirer du sexe de la femme lors d’une relation sexuelle est connue sous le nom de ‘’pénis captivus’’. Si la situation est fréquente chez les animaux, surtout les chiens, dans l’espèce humaine, elle est rare.
Dans les sociétés africaines lorsque le pénis reste coincé dans le vagin, le couple devient très vite la risée du coin. Mais en plus, les voies s’élèvent pour évoquer une malédiction consécutive à l’infidélité de la partenaire. Parfois, c’est l’homme qui aurait eu des rapports sexuels par mégarde avec une femme minée (une femme d’autrui sur qui le propriétaire aurait mis des pièges occultes). Par contre le dénouement de la situation, c’est -à -dire le détachement des conjoints, est moins médiatisé dans ces communautés.
Un traitement médical ?
En règle générale et en médecine, il n’existe pas de prise en charge type du ‘’pénis captivus’’. Naturellement, lorsque la femme est détendue et que le pénis n’est plus en érection, tout revient à la normale. Mais le phénomène dure soit un laps de temps ou plusieurs dizaines de minutes. Tout dépend de la capacité du couple à se relaxer pour que les muscles du vagin qui retiennent captif le pénis se décontractent. ‘’Lorsqu’il est impossible pour l’homme de se retirer du sexe de la femme lors d’un rapport sexuel, il est important de ne pas paniquer, d’éviter de forcer le retrait pénien, de demander à la femme de réaliser des efforts de poussées abdominales comme pour accoucher le pénis’’, conseille le professeur Magloire Yevi, urologue-andrologue.
D’un point de vue médical, il s’agit d’un symptôme transitoire avec des conséquences moins sensationnelles que celles fabriquées par nos sociétés africaines. ‘’Un simple toucher rectal avec massage du sphincter de l’anus pourrait suffire pour accélérer le processus de retrait de l’homme, car il provoque un réflexe de détente des muscles du périnée. Le dernier moyen relève de l’administration par prescription médicale d’un myorelaxant qui abolit lentement mais sûrement la contraction réflexe du muscle releveur de l’anus,’’ rassure le Professeur Magloire Yevi.
Causes probables
Le syndrome du pénis captif est peu étudié parce qu’il s’agit en fait d’un accident très rare. Ses causes sont ainsi mal élucidées. Ce sont des contractions très importantes du vagin qui retiennent captif le pénis. Et comme le pénis captivus s’apparente au vaginisme, les spécialistes penchent beaucoup plus pour des origines psychologiques.
Le sentiment de peur est évoqué et revient en boucle pour justifier le phénomène. ‘’La peur d’avoir mal, peur d’attraper une infection, le traumatisme lié à un viol, les angoisses personnelles’’ peuvent expliquer la survenue du pénis captivus« , précise Armelle Abadagan, psychologue clinicienne.
Certaines personnes peuvent ressentir une forte insécurité dans leur relation et éprouver un sentiment de peur d’être abandonnées ou un besoin intense de fusion. Lors des rapports sexuels cette hypersensibilité émotionnelle peut se traduire par une tension corporelle excessive, voire un blocage musculaire inconscient. ‘’Dans ces cas-là, le corps de la femme peut réagir en retenant physiquement le pénis du partenaire, dans un mécanisme de défense inconscient. Le pénis captivus pourrait ici être perçu comme une manifestation somatique d’un désir de retenir l’autre, d’empêcher la séparation, même temporaire, à travers un réflexe corporel involontaire’’, explique Armelle Abadagan.
Finalement, le pénis captif n’est pas une maladie, mais le symptôme d’un traumatisme, d’un ressenti conscient ou inconscient. Et la règle est de ne pas paniquer quand cet accident survient.