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Lutte contre la drépanocytose : Bilan prénuptial pour une famille épanouie.

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Au Bénin, les examens prénuptiaux ne sont pas une priorité lorsqu’il s’agit de se marier ou de procréer. Pourtant avec l’apparition des maladies génétiques comme la drépanocytose et l’émergence de certains virus, les risques sont réels.  Le législateur béninois a d’ailleurs vu juste en imposant un bilan prénuptial avant tout mariage civil.

Le bilan prénuptial est un ensemble d’examens de laboratoire qui précèdent l’union qu’est le mariage. Il vise à préparer le futur couple à gérer certaines situations ou carrément arrêter la relation s’il le faut. L’article 69 du code des personnes et de la famille indique que :

« Les officiers de l’état civil choisis pour l’établissement de l’acte de mariage, ne peuvent procéder à la célébration du mariage, qu’après la remise par chacun des futurs époux d’un certificat médical prénuptial datant de moins de deux mois, attestant à l’exclusion de toute indication, que l’intéressé a été examiné en vue du mariage ».

Mais ce texte n’est pas forcément respecté et le constat est là. Beaucoup de couples vivent en concubinage et finissent par mettre au monde des enfants dont l’espérance de vie est généralement compromise par des tares génétiques. En plus, c’est la bourse du couple non précautionneux qui est mise à rude épreuve dans la prise en charge de ces pathologies.

L’une des maladies génétiques qui fait ravage au sein de la descendance est la drépanocytose. Il s’agit d’une maladie génétique héréditaire caractérisée par une anomalie au niveau de la principale protéine du sang appelée hémoglobine. On l’appelle aussi anémie falciforme parce qu’elle déforme les globules rouges (cellules du sang) qui deviennent fragiles et rigides.

Le drépanocytaire est alors sujet à des crises vaso-oclusives très douloureuses. La déformation de ses globules rouges affecte ses os, ses articulations avec des hospitalisations répétitives et un inconfort chronique. Certaines complications de la drépanocytose peuvent s’avérer mortelles.

“Amour oui, mais électrophorèse d’abord !”

Toutefois, la drépanocytose n’est pas une fatalité. On peut l’éviter à sa descendance en faisant l’électrophorèse de l’hémoglobine. C’est le test qui révèle si un individu est drépanocytaire ou est porteur de traits de drépanocytose. Lorsque l’un des partenaires est d’hémoglobine AA, il n’y a alors aucune possibilité que ce couple ait des enfants drépanocytaires.

Par contre, les risques sont élevés si les deux partenaires sont drépanocytaires ou porteurs de trait selon les cas suivants : (AS ; AS), (AS ; SS), (AC ; AS), (SC ; AS), (SC ; SS), (AC ; SC), (SS ; SS), (SS ; AC), (SC ; SC), (AS ; SC). Il existe en effet une probabilité non négligeable (25 à 100%) qu’un enfant issu d’un couple présentant l’une de ces combinaisons soit drépanocytaire SS ou SC.  Se mettre ensemble en tant que porteurs de trait est donc très risqué.

L’électrophorèse est l’un des examens du bilan prénuptial très important pour ne pas infliger cette anomalie génétique à sa progéniture. Pour le reste des tests, il y a le groupage sanguin – rhésus, les tests de l’hépatite B et les tests syphilitiques. Le cas de la drépanocytose reste tout de même préoccupant si l’on veut réduire la prévalence de cette maladie dans nos pays.

De façon cyclique, des campagnes de sensibilisation et de dépistage gratuit sont organisées au Bénin.  Mais en réalité, on n’a pas besoin d’une campagne pour aller se faire dépister. On peut le faire spontanément en compagnie de sa copine ou de son copain. “Amour oui, mais électrophorèse d’abord !”, “Pas de drépanocytose en héritage pour sa descendance !”…