Skip links

Crise sanitaire mondiale : Le vaccin anti-Covid, l’autre visa pour aller en Europe

386 vues

La crise du Covid-19 a fini par bouleverser toutes les habitudes. L’Union Européenne (UE) et la France en ont profité pour corser les conditions d’accès à l’Occident. Il est désormais prévu des passes sanitaires pour les voyageurs.

Depuis le 9 juin dernier, la France a rouvert ses frontières aux ressortissants de la grande majorité des pays dans le monde, à condition pour les voyageurs d’être totalement vaccinés. Cela ne concerne toutefois pas certains pays figurant sur une « liste rouge » établie par Paris. Les autorités européennes ont déterminé une liste de quatre vaccins, les seuls actuellement autorisés par l’Agence européenne du médicament, qui permettent un accès sans restriction à l’espace UE. Il s’agit du vaccin Comirnaty de Pfizer/BioNTech, celui de Moderna, le vaccin Vaxzevria d’AstraZeneca et le vaccin Janssen de Johnson & Johnson. L’UE laisse toutefois la latitude à ses pays membres d’accepter d’autres vaccins.

Mais la France, comme la plupart des autres pays européens, ne reconnaît que les vaccins approuvés par l’Agence européenne du médicament. Ce qui exclut les vaccins russe, chinois, mais aussi le vaccin d’AstraZeneca produit en Inde, le Covishield, le plus administré en Afrique. Le Bénin est justement concerné par cette mesure. Les autorités locales ayant reçu, via le mécanisme Covax, deux vaccins provenant de l’Inde et de la Chine : le vaccin AstraZeneca/Oxford, sous licence par l’Institut Sérum en Inde et le vaccin anti-Covid Coronavac du Fabricant Sinovac en Chine. Deux vaccins que la France ne reconnaît pas.

En dehors des conditions drastiques à remplir pour avoir le visa Schengen, il faut maintenant un deuxième visa pour atterrir sur le vieux continent.

La levée des restrictions de circulation n’est donc pas encore d’actualité pour le continent africain. Les voyages ne sont toujours autorisés que pour « des motifs impérieux ». Tout porte à croire que les Africains sont indésirables en Europe. En dehors des conditions drastiques à remplir pour avoir le visa Schengen, il faut maintenant un deuxième visa pour atterrir sur le vieux continent. Et ce deuxième visa est tout aussi compliqué à avoir pour les Béninois par exemple. Le fait de ne pas valider tous les vaccins nous pousse à nous demander s’il n’y a pas un vaccin pour les Africains et un autre pour les Européens.

Ces vaccins envoyés en Afrique, sont d’ailleurs reconnus par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Même s’il est important de sécuriser les frontières pour empêcher le Covid-19 de se propager, cela doit se faire équitablement. Les Africains ne doivent pas subir plus de restrictions parce qu’ils ne peuvent pas accéder aux vaccins indiqués par l’UE.