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Sexualité chez la femme : quand le coït devient une phobie

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Les femmes qui en souffrent en parlent très peu. Pourtant, le vaginisme se soigne. Environ, une femme sur dix, va avoir cette phobie de la pénétration lors des rapports sexuels. Il s’agit d’un trouble sexuel féminin dont la prise en charge relève des compétences du sexologue et du psychologue.

Lorsqu’au cours des relations sexuelles, vous avez des douleurs à la pénétration, on parle de dyspareunie par opposition au vaginisme qui, lui, exprime une peur panique dès lors qu’arrive le moment du coït. Concrètement le vaginisme va se traduire par une contraction involontaire des muscles du plancher pelvien (ceux qui entourent le vagin) rendant de ce fait impossible toute pénétration.

Que ce soit le doigt, le tampon (serviette hygiénique), le spéculum (l’instrument qu’utilise le gynécologue pour ausculter le vagin) ou le pénis, aucun objet ne peut passer le mur vraisemblablement érigé devant le vagin. « C’est au milieu des pleurs que je me suis fait ausculter la dernière fois. En plus, lorsque je sens le moment d’avoir les relations sexuelles approcher, je suis tout à fait médusée, j’appréhende et je me défile ! », a confié pudiquement Christelle, une amie qui souffre de cette anomalie. A noter que le vaginisme peut être secondaire, partiel ou total.

Un trouble lié aux émotions

Plus souvent, c’est un mécanisme de défense, de protection pour celles qui le portent. Ces femmes expriment ce symptôme en réponse à une appréhension, un effroi face à l’introduction d’un objet quelconque dans leur vagin.  Ces émotions provoquent alors la contraction des muscles autour du vagin rendant impossible le coït.  C’est pour cela que les spécialistes disent du vaginisme qu’il est la manifestation d’un trouble psychosomatique.

Les causes sont à retrouver du côté émotionnel et psychique. Le vaginisme peut également être la conséquence d’un traumatisme (un viol, une première relation sexuelle mal vécue, accouchement traumatique) ou de la perception que l’on a de son corps (impression d’un vagin trop étroit, méconnaissance de sa propre constitution), de celui de l’autre (la taille du pénis) ou du rapport sexuel (croyances religieuses et éducation sexuelle tabou). Le manque de désir, les infections sexuelles douloureuses (vaginites) sont parfois aussi évoqués pour justifier le vaginisme.

 Oser en parler pour guérir 

La première barrière qu’il faut lever dans une telle situation est le silence. Il faut oser en parler au conjoint ( si vous en avez) ensuite au gynécologue qui saura faire une évaluation médicale de ce symptôme. Ensuite avec le sexologue et parfois le psychologue, la dimension psychologique de cet état sera explorée.  

Il faut reconnaître que les femmes qui ont un profil anxieux sont celles qui souffrent le plus du vaginisme. Grâce aux techniques de relaxation, de respiration, de visualisation, les spécialistes vous aideront à passer des évènements anxiogènes à d’autres beaucoup plus apaisants. 

Bien des fois, le sexologue va recourir également à des dispositifs médicaux à insérer à insérer dans votre vagin (dilatateur vaginal, boule de geisha) pour une rééducation du périnée. Encore une fois, l’accompagnement du partenaire est indispensable dans le retour à une sexualité plus épanouissante. Comprendre ce qui vous arrive ouvre par ailleurs les portes de la guérison.